mercredi 30 janvier 2008

Histoire de la civilisation arabo-musulmane

L’expansion de l'Islam


1) En Orient

Péninsule arabique

On date la révélation de Mahomet à environ 610. Les premières années sont difficiles et les musulmans sont souvent persécutés, certains migrent vers l'Abyssinie. En 622, le prophète Mahomet (pss), chassé de la Mecque, se réfugie à Médine, c'est l'an I de l'Hégire. À partir de cette date, il commence à étendre son audience et son pouvoir et il conquiert La Mecque. À sa mort en 632, il a conquis toute la péninsule.

Proche-Orient

Au Proche-Orient à l'arrivée des Arabes, l'empire byzantin est fortement affaibli par sa lutte contre les Perses sassanides. Ces derniers avaient pris Jérusalem en 614 et l'avaient gardée quinze ans, jusqu'en 629. Les musulmans prennent donc une ville affaiblie en 638.

Moyen Orient et Asie centrale

Les Arabes, menés par les troupes du général Qutayba ibn Muslim, conquirent vers 712 les territoires des actuels Ouzbékistan et Kirghizistan. Ils y entrent au contact avec les Chinois pendant le règne du premier abbasside Abou al-`Abbâs à la victoire de Talas. Ils ont appris l'islam aux peuples centre-asiatiques pratiquant jusqu'alors le zoroastrisme.

Le contrôle arabe de l'Asie centrale fut consolidé suite à la bataille de Talas (au Kirghizistan près de la ville actuelle kazakh de Taraz) contre les Chinois en 751. Cette victoire qui a marqué l'avancée la plus à l'Est des armées arabes a été également l'occasion d'acquérir un certain nombre de techniques chinoises dont celle de la fabrication du papier. Lors de la bataille de Talas, les Arabes, victorieux, font prisonniers de nombreux Chinois et récupèrent ainsi le secret. Ils comprennent rapidement l'intérêt de ce nouveau support pour propager l'islam, et Samarcande en sera le tout premier centre de production du papier du monde musulman. Par ailleurs, ils en amélioreront la fabrication en y incorporant à sa préparation des chiffons. Haroun ar-Rachid imposa l'usage du papier dans toutes les administrations de l'empire. Le papier arrive alors dans le reste du monde connu et en Occident grâce aux conquêtes arabes en Asie centrale. On le retrouve à Bagdad en 793, au Caire en 900, à Xàtiva (San Felipe, Espagne) en 1056 et enfin en France au début du XIVe siècle.

Les conquérants arabes se frottent aussi à la Perse et vont, à l'est, jusqu'à l'Indus. Quelques populations turques se convertissent à l'islam. Au XIIIe siècle, le monde islamique joue un rôle important pour le commerce entre l'Europe, l'Inde et la Chine, les Arabes ayant, à cette époque et jusqu'à l'arrivée des Portugais en Inde, le monopole du commerce sur la côte de Malabar. Tamerlan (1336-1405), turc islamisé, fonde un Empire dit mongol mais turc de fait, dont l'existence ne sera qu'éphémère. L'un de ses successeurs, Babur restaure l'empire, en Inde surtout, que l'on nommera moghol. En Inde se produiront nombre de syncrétismes dont la tentative de l'empereur moghol Akbar, qui promulgue l'un des premiers édits de tolérance.

L'expansion de l'Islam se poursuit vers l'Asie du Sud-Est et la Chine, tout d'abord par l'intermédiaire des marchands.


2) L'Afrique


Les troupes de Oqba Ibn Nafaa entrent en Ifriqya, nom donné à cette ancienne province romaine, mais il se heurte à la résistance de Kusayla. En 683, lors d'une terrible bataille, Oqba meurt ainsi que la plupart de ses hommes. Kusayla marche alors sur Kairouan, il y règnera près de cinq ans, mais des renforts venus de Syrie destituent le roi.


La conquête du Maghreb reprend et aussitôt un nouveau soulèvement gagne la région des Aurès, Dihya (Kahena) parvient à rassembler plusieurs tribus berbères et repousse provisoirement les soldats musulmans jusqu'en Tripolitaine (l'actuelle Libye). Carthage est prise en 698, la résistance est dominée à partir de 702 et l'Afrique du nord est « officiellement » conquise en 711. Cette même année, les premiers contingents berbères passent en Andalousie, dirigés par Tariq ibn Ziyad. À la phase d’organisation militaire de la conquête, va se substituer l’administration d’un territoire encore partiellement insoumis, et non converti.


Les populations afro-arabo-persannes d'Afrique de l'est qui commerçaient depuis des siècles avec les arabes se sont islamisés dès le VIIIe siècle. La culture swahilie est à la fois le fruit de ce metissage et de l'islamisation de la région.


3) L’Europe


Dès le VIIe siècle, de la péninsule arabique jusque la péninsule Ibérique, l'expansion de l'islam se fait selon le principe de la guerre juste ou Jihad. Cette terre, alors chrétienne, avait été usée par les luttes intestines concernant l'hérétique (arianiste dans la péninsule Ibérique et donatistes dans le Maghreb) et, de ce fait, longuement persécutée par le pouvoir impérial. Ce qui explique l'accueil facile aux conquérants fait par la majorité d'entre eux au moins en Afrique du Nord. Cette terre devient le pays d'al-Andalûs pour 800 ans.


4) La conquête ottomane


Au IXe siècle, on note la progression de peuples turco-mongols de la région des montagnes Altaï et du lac Baïkal vers l'Ouest; ces peuples s'islamisent progressivement. Par la suite, appelées en renfort par le calife abbasside pour calmer les agitations, des populations turques appelées Seldjoukides s'installent à Bagdad au XIe siècle.


L'islam s'étend en Asie mineure et en Inde. Un prince afghan converti à l'islam instaure un sultanat en Inde. Il y a différentes influentes familles dans les tribus turques en Asie mineure, et la famille Osman, implantée près d'Istanbul, va entreprendre la conquête de l'Asie mineure et des Balkans. Constantinople tombe en 1453. L'expansion de l'islam en Europe a été le fait des Ottomans qui ont remporté d'importants succès militaires dans les Balkans, en particulier sur les Albanais et sur les slaves de Bosnie.





L’âge d’or de la civilisation musulmane








Ils convient tout d’abord de relever quelques traits qui ont caractérisé ce développement important des Sciences, de la philosophie, de la médecine et de la littérature musulmane à partir du 8e siècle. Sur le plan méthodologique, il y a sans doute un élément déterminant qu’il faut signaler de prime abord. La logique et la rationalité grecques sont adoptées sans aucune réserve par les penseurs et les savants de l’époque. L’héritage d’Aristote et de Platon est assumé avec enthousiasme. Al Farabi (870 950) l’un des plus grands philosophes de l’époque est surnommé le second maître ; le premier étant évidemment Aristote. Cela prouve le respect que les savants musulmans de l’époque avaient pour l’oeuvre de leurs prédécesseurs grecs. Il en est de même pour Ptolémée dont l’oeuvre centrale : la grande composition mathématique de l’astronomie est nommée par les savants musulmans de l’époque Al Magisti qui deviendra l’Almageste au moyen âge chrétien.

On ne peut occulter, pour expliquer le développement remarquable des sciences et de l’art le rôle déterminant joué par les Califes abbassides. Amoureux des sciences et de la connaissance, ils consacrent des budgets colossaux à l’achat des livres et des parchemins. En 995 une bibliographie complète des ouvrages hindous, grecs et arabes avec des notices biographiques de leurs auteurs est publiée par Nadim. L’industrie du papier se développe. Des traductions à partir du syriaque et du Perse sont commandées à grands frais à des traducteurs de toute nationalité. Une institution dédiée à accueillir traducteurs et scribes fut fondée par le Calife Al Ma mun fils de Haroun al-Rachid. Elle porte le nom de Dar Al Hikma (la maison de la sagesse). C’est une véritable fourmilière où des traducteurs de toutes nationalités et de toute confession oeuvrent d’arrache pied.Bientôt, des ouvrages venus de toute part et appartenant à différentes disciplines scientifiques sont disponibles en langue arabe et en plusieurs copies. Tous les grands savants grecs sont traduits : Archimède, Platon, Ptolémée, Hippocrate.

On trouve également les traductions des oeuvres perses et indoues. À l’aube du 10e siècle, Bagdad compte plus de cent bibliothèques publiques.
Une autre caractéristique de ce mouvement de renouveau sans précédent peut être relevée : il s’agit d’une atmosphère de liberté de pensée qui n’a jamais été vue depuis dans le monde musulman. Des libres-penseurs comme Arazi et Khayam côtoient les défenseurs de la pureté de la foi comme Al Ghazali. Mais quelles que soient les convictions des uns et des autres, tout le monde semble accepter l’arbitrage de la raison. Des polémiques célèbres éclatent : - le poète et philosophe Abou Al Alaa Al Maari rédige un célèbre ouvrage en réponse à Ibn Alqarih qu’il intitule Lettre du pardon (Rissalat Al Ghofrane).
Dans cet ouvrage écrit au milieu du 11e siècle dans un style ironique, mais d’une grande profondeur philosophique, Al Maari imagine son concurrent dans l’au-delà en train de se promener entre le purgatoire, le paradis et l’enfer et fait des rencontres pleines de surprises avec les poètes décédés. On ne peut évidemment ignorer la grande similitude entre l’idée centrale de ce livre et la divine comédie de Dante écrite deux cents ans plus tard. S’il n’est pas prouvé que l’ouvrage d’Al Maari a été entre les mains de Dante, il est sûr que les deux auteurs se sont largement inspirés de l’histoire de l’ascension du prophète telle que rapportée dans le saint Coran et dans la biographie du prophète (Assira Nabaouiya).

Le philosophe théologien Abou Hamid Al Ghazali s’attaque aux philosophes en écrivant coup sur coup Maqasid al-Falasifa [les intentions des philosophes ] puis Tahafut al-Falasifa [ L'incohérence des philosophes]. Dans ces deux ouvrages Al Ghazali nargue les philosophes de l’époque et les met au défi de résoudre par la raison quelques problèmes simples touchant l’homme, le monde et Dieu. Le défi est relevé par Ibn Ruchd (Averroès) en répondant par son célèbre ouvrage Tahafut al-Tahafut : [l’incohérence de l’incohérence]. Avec le recul, c’est Al Ghazali qui sortira vainqueur de cette confrontation. Son oeuvre aura une influence telle qu’on n’hésite pas à lui attribuer le déclin de la pensée philosophique musulmane.


Dans le domaine littéraire, c’est aussi le foisonnement. Tous les genres sont présents, mais la poésie est de loin le genre le plus prisé. Abu Nawas, décédé en 815, profitant de la protection des Califes se livre ouvertement à la subversion et au libertinage. Il n’hésite pas à faire état de ses penchants pour le vin et l’amour libre entre partenaires de même sexe, ce qui est aujourd'hui encore inimaginable dans beaucoup de pays dans le monde.


En Andalousie Ibn Hazm, juriste et théologien publie le collier de la Colombe (Tawq Al Hamama) une sorte de livre de recette des codes de l’amour. Le livre est traduit en plusieurs langues notamment sous le titre évocateur des amours et des amants.On ne peut parler de poésie classique arabe sans citer celui que d’aucuns considèrent comme le plus grand poète de l'époque islamique : Abou Taieb Al Moutannabi (915 - 965) chantre des princes et des Califes et celui qui a glorifié leurs victoires et leur vie. Très peu connu en occident, Al moutannabi n’a été présenté au public occidental qu'au 19e siècle par le poète allemand Goethe dans son recueil de poèmes intitulé le divan occidental et oriental. Du reste l'influence d’Al Moutannabi dans l’oeuvre poétique de Goethe est incontestable.

Mais les deux ouvrages qui traduisent le mieux ce rôle de trait d’union entre l’orient et l’occident qui a été joué par la civilisation arabo-musulmane entre le 8e et le 13e siècle sont Kalila Wa Dimna et Alf Laila Wa Laila (les mille et une nuits). Kalila Wa Dimna est un recueil de fables dont les héros sont deux chacals Kalila et Dimna. Ce livre aurait été écrit en Inde vers l’an 200 par un Brahmane inconnu. En 750 Ibn Al Muqaffaa, encyclopédiste célèbre, procède à son adaptation à partir d’une version persane. Il semble que son objectif ait été de dénoncer les intrigues et les complots de la cour tout en contournant la censure en donnant la parole aux animaux. Cette adaptation d’Ibn Al Moqaffa a eu un succès considérable et fut traduite dans une multitude de langues dont, notamment, le turc, le persan et le latin. Elle sera ramenée en Europe par le corps diplomatique. La version française est publiée en 1644 et inspira de nombreuses histoires des fables de la Fontaine.

Les mille et une nuits est un fabuleux conte qui a nourri les rêves et les phantasmes en orient et en occident. Il a été composé à partir d’histoires persanes et arabes. La trame de l’histoire que chacun connaît est celle du roi Shahraiar qui, trompé par sa femme décide de se venger en exécutant chaque matin, après la nuit de noces sa nouvelle épouse. Bientôt, il ne reste plus dans le royaume que les trois filles du Vizir, celui-là même qui est chargé de trouver au roi ses nouvelles victimes. L’aînée, Shéhérazade, décide d’épouser le roi au risque de se trouver décapitée sitôt terminée la nuit de noces. Shéhérazade, fille intelligente et rusée raconte une nouvelle histoire au roi chaque nuit en l'interrompant au moment le plus palpitant. Le roi, curieux d’entendre la fin de l’histoire épargne Shéhérazade et fini par aimer cette femme brillante et cultivée et à mettre fin à son projet de vengeance.

Au-delà de la légende de Shéhérazade, les mille et une nuits est un extraordinaire témoignage relatant le raffinement et la richesse de la civilisation musulmane de l’époque. Mieux que tout autre livre d’histoire, les mille et une nuits a transmis à l'Europe le ravissement des lieux, la sensualité de la vie en orient et la complexité des rapports entre les hommes.


Dans le domaine des sciences, la contribution de la civilisation musulmane est encore plus nette. Dépositaire du patrimoine scientifique indou et surtout grec, les savants musulmans vont faire avancer la plupart des sciences et leur donner leur véritable essor. Mais c’est en mathématique que les avancés sont les plus originales. L’algèbre, en particulier, est née à Bagdad au 9e siècle grâce à Al Khawarizmi, qui en donne les bases. Le mot algèbre apparaît dans le titre de son ouvrage "kitab al-mokhtasar fi hisab al-jabr wa al-moqabala" qu’on pourrait traduire par la "traite du calcul d’algèbre et de l’opposition". C’est l’un des livres les plus marquants de l’histoire des mathématiques. Le génie d’Al Khawarismi est sans doute d’avoir introduit la notion d’inconnue : la chose, et de procéder à sa manipulation mathématique exactement comme un nombre connu au sein d’une équation.Ce sont également les savants musulmans qui vont faire connaître les dix chiffres du système de calcul décimal. Les chiffres furent introduits à Bagdad à l’époque de calife Al Mançour en 773 dans un traité d’astronomie venant de l’Inde. Le traité sera traduit sitôt connu en arabe sous le nom de Sindhind. À l’origine, les indous avaient réservé le nom de "çunya" qui veut dire vide en Sanskrit pour désigner le zéro. Son symbole, un rond, n’a pas changé depuis.Les chiffres indous (arabes) furent introduits, semble-t-il, en occident par un prêtre français.


En astronomie, Les scientifiques musulmans construisirent l’astrolabe universel, qui devint l’instrument de base utilisé jusqu’à ce jour en astronomie. Ils élaborèrent aussi des tables rendant compte des mouvements des étoiles et des planètes.Le grand astronome musulman Al Sufi écrivit une description des cieux au Xe siècle, qui devint la source de toutes les études d’astronomie et influença la dénomination de beaucoup d’étoiles et de galaxies, par exemple : Cursa, Wega, Sad al Sud, etc.Les origines de l’ordinateur, qui révolutionne aujourd’hui le monde, peuvent
remonter jusqu’au calculateur d’éclipses de l’astronome et mathématicien musulman du XVe siècle Massoud Ibn Mahmoud Ghiath al-Din-al-Kashi (1393-1449), que le professeur Goldstine de l’université de Princeton décrit en ces thermes : " c’était un système ingénieux qui calculait de façon simplifiée les importantes périodes qui s’écoulent entre éclipses lunaires…Son calculateur planétaire était un instrument servant à déterminer les longitudes de la Lune, du Soleil et des planètes visibles.

En médecine, ce sont les Arabes qui ont développé l’anatomie. Pour réaliser l’anatomie, ils ont dessiné un squelette accroupi.
Les Arabes ont aussi inventé la chirurgie.Le médecin Idn Al Nofis au XIIIème siècle découvre que le sang, pour arriver au cœur, passe par les poumons et est nettoyé grâce à l’air, après le sang revient au ventricule, puis est relâché dans le plasma sanguin.
En physiques chimie, les arabes ont développé les cosmétiques et les parfums. Ils ont découvert l'alcool ethylique, l’acide chlorhydrique, l’acide sulfurique et développé l’industrie du papier. Les Arabes étudient la météorologie, ils ont étudié l’Arc-en-ciel : c’est lorsqu’il pleut et qu’après, il y a du soleil, tout ça a été expliqué et démontré par des savants.On peut continuer à énumérer les domaines dans lesquels le monde musulman apporta une contribution indélébile au corpus des connaissances de l’humanité.En définitive, son apport le plus important aura été de faire le lien entre la culture orientale et la culture occidentale au moyen âge et d’avoir transmis à l’Europe un patrimoine inestimable de l’humanité. Il aura été pour beaucoup dans le développement que connaîtra l’Europe à partir du 14e siècle. Les ouvrages d’Avicenne, Averroès, Al Khawarismi, Attusi, Jaber Ibn Hayane, Al Idrissi, ont été, pendant plusieurs siècles, des repères incontournables dans les universités européennes. Les empreintes de la langue arabe qu’on rencontre dans les langues latines témoignent de ce passage de relais.

lundi 28 janvier 2008

Thalès: le premier mathématicien grec


Thalès de Milet serait né vers 624 av. J.-C. et mort vers 548 av. J.-C.. Il aurait exercé plusieurs fonctions dans la société grecque: homme d'État, marchand, ingénieur, astronome, philosophe et mathématicien. Au travers de l'histoire, il est reconnu comme un des sept Sages de l'Antiquité. Il aurait exercé le métier de marchand à ses touts débuts et il aurait acquis une fortune important qui lui aurait donné la chance de consacrer le reste de sa vie à voyager et à étudier. Parmi ses voyages, il aurait séjourné en Égypte où il se familiarisa avec les mathématiques et l'astronomie égyptienne. À son retour à Milet, il aurait consacré beaucoup de son temps à faire des découvertes mathématiques. Les Grecs le considéraient alors comme un génie.
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La plus vieille histoire des mathématiques grecques a été écrite au IVe siècle av. J.-C. par un disciple d'Aristote. On y découvre alors que Thalès fut le fondateur des mathématiques grecques (géométrie grecque). En ce qui a trait à la géométrie, il lui attribuerait les propositions suivantes:
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1) Tout diamètre bissecte un cercle.
2) Les angles de base d'un triangle isocèle sont congrus.
3) Les angles verticaux formés par deux droites qui s'intersectent sont égaux.
4) Si deux triangles sont tels que deux angles et un côté de l'un sont égaux respectivement à deux angles et un côté de l'autre, alors les triangles sont congrus.
5) Les côtés de deux triangles semblables sont proportionnels.
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Certains auteurs lui attribueraient également le théorème suivant:
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6) L'angle inscrit dans un demi-cercle est un angle droit.
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Selon les légendes, il aurait été capable de déterminer la hauteur de la pyramide de Khéops en Égypte. Il existe cependant deux versions de cette histoire.
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La plus récente raconte que Thalès aurait remarqué que la longueur de l'ombre d'un homme était égale à sa hauteur à un moment précis de la journée. Il aurait donc fait le test pendant quelques jours pour s'assurer de l'exactitude de ses observations et ensuite il aurait mesuré la longueur de l'ombre de la pyramide pour savoir la hauteur de celle-ci.
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La version la plus ancienne est expliquée à l'aide de ce schéma.




Thalès savait que chaque côté de la pyramide mesurait 756 pieds, donc le point O était à 378 pieds du coin de la pyramide. L'ombre de celle-ci mesurait 342 pieds. Un homme de 6 pieds se tenait debout où l'ombre de la pyramide arrêtait et Thalès mesura l'ombre de l'homme (9 pieds). Selon les propositions 4) et 5) énoncées ci-haut, Thalès n'avait plus qu'à utiliser sa formule.
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OA/ A'B = OA'/ A'B'
OA = OA' x A'B / A'B'
OA = 720 x 6 / 9
OA = 480
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Selon ses calculs, Thalès avait trouvé que la hauteur de la pyramide de Khéops était de 480 pieds. Selon les véritables mesures, elle avait une hauteur de 485 pieds! Il est important de noter que les Grecs utilisaient la coudée comme unité de mesure.
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Également, Thalès aurait prédit une éclipse du soleil en 585 av. J.-C., mais les astronomes d'aujourd'hui ne croient pas qu'il aurait pu le faire avec le matériel qu'il avait en sa possession. Ils déduisent alors que sa prédiction n'était qu'une perte de la lumière du jour au cours de l'année et non une éclipse solaire.
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Anecdote
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Thalès remarqua un jour un âne qui transportait de lourdes charges de sel. L'âne trébucha, tomba à l'eau et une grande partie du sel se dissout. Il se releva sur ses quatres pattes et il réalisa que sa charge était plus légère. Donc, à chaque fois, l'âne se laissait tomber dans l'eau pour alléger son chargement. Pas fou cet âne! Mais pour arriver à décourager l'âne à refaire le même truc à chaque fois, Thalès remplaça le sel par des éponges. La fois suivante, l'âne se jeta à nouveau dans l'eau, mais au moment de se relever, il sentit que la charge était beaucoup plus lourde qu'au départ. Il a alors été corrigé de sa mauvaise conduite qui faisait perdre de l'argent aux exploitants du sel!
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Références

Collette, J. 1973: "Histoire des mathématiques 1", Éditions du renouveau pédagogique, Ottawa, Canada.
Burton, D. 1991: "The history of mathematics. An introduction", Wm.C. Brown Publishers, Iowa, USA.

http://astrosurf.com/toussaint/dossiers/eratosthene/eratosthene.htm
http://ugo.bratelli.free.fr/

http://www.plim.org/greatpyramid.html

La chronologie de l'Antiquité grecque

Selon les différents sites Internet consultés, quelques auteurs, dont Wikipédia, parlent de l'Antiquité grecque qui débuterait au moment de la guerre de Troie (1200 ans av. J.-C.), alors que d'autres, à 3000 ans av. J.-C. Comme vous pouvez le constater, il y a une énorme différence! Puisque l'histoire est loin d'être ma spécialité, je commencerai alors mon travail à partir de 3000 ans avant Jésus-Christ... Mieux vaut en enlever qu'en ajouter!
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La chronologie des différentes périodes (avant Jésus-Christ) de l'Antiquité grecque sont:
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De 3000 à 2000: Période cycladique
De 2000 à 1500: Période minoenne
De 1500 à 1150: Période mycénienne
De 1150 à 700: Période géométrique
De 700 à 500: Période archaique
De 500 à 300: Période classique
De 300 à 150: Période hellénistique
De 150 à 500 (apr. J.-C.): Période romaine*
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* Pour le présent travail, la période romaine ne sera pas complètement vue. Elle s'arrêtera au moment de l'arrivée de Jules César (100 av. J.-C.)
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Références

8) Le déclin de la civilisation maya

Par simple curiosité, je me suis demandée si la simple arrivée des espagnoles auraient vraiment pu détruire toute une civilisation qui, à son apogée, comptait environ 15 millions d'habitants. Il semble donc qu'il existe plusieurs hypothèses, qui selon moi, sont probablement toutes intereliées.





1) Une première hypothèse semblerait être celle qu'il y eut plusieurs sécheresses consécutives. Selon certains chercheurs, un changement climatique aurait occasionné 3 sécheresses catastrophiques pour les mayas qui vivaient surtout d'agriculture. Il semblerait que chacune de ces sécheresses auraient eu lieu entre les années 810 et 910 et qu'elles se seraient étendues sur plusieurs années. Cette hypothèse perdure depuis plusieurs décennies, mais c'est une découverte faite en 2001 qui est venue la renforcer. Certains géologues et paléoclimatologues (américains et suisses) ont prélevé des sédiments au fond du lac Vénézuela. Le niveau de titane qu'ils contiennent révèlent qu'effectivement il y aurait eu plusieurs périodes de sécheresses.



2) Une seconde hypothèse porte sur le débarquement des espagnoles vers 1517. Cette invasion a évidement mené à plusieurs guerres entre les mayas et les espagnoles. De plus, l'arrivée de ces intrus a impliqué le contact des mayas avec des maladies jusqu'ici inconnues telles que la grippe, la variole et la rougeole. Certains croient que plus de 90% de la population est décédée des suites de ces maladies.



3) Certains ont également avancé l'hypothèse que la famine aurait pu emporter la civilisation maya. Il est clair pour moi que cela pourrait être directement en lien avec les périodes de séchresses qui ont probablement rendu très difficile la pratique de l'agriculture. Puisque environ 95% des mayas vivaient près d'un cours d'eau, il se peut que certains se soient asséchés, privant ainsi les tribues de poissons et d'animaux à proximité.


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Références:

http://www.civilization.ca/civil/maya/mmc09fra.html

http://www.sciencemag.org/cgi/content/abstract/299/5613/1731

http://www.baudelet.net/mayas01.htm

http://www.sciencepresse.qc.ca/archives/2003/cap2403031.html

Période Héllenistique ( 332 à 30 )

Cette période commence avec la libération du pays par Alexandre Le Grand. Celui-ci refoule les Perses, fonde une nouvelle capitale, soit Alexandrie en -331 et lance une série de chantiers.
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Troisième Période Intermédiaire ( 1080 à 332 )

L'Égypte des pharaons amorce son déclin. Le pouvoir est accaparé par quelques princes et prêtres qui se proclament rois. Des Lybiens puis des Éthiopiens réussissent temporairement à restaurer un semblant d'ordre qui ne dure pas. Des guerres intestines constantes font plonger le pays dans une semie-anarchie. L'art est sous influence étrangère, se fait grossier et dégénère. Les Perses occupent le pays.
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Nouvel Empire ( 1580 à 1085 )

Il s'agit de la période la plus prospère de toute l'histoire égyptienne. Il s'agit d'une période de raffinement et d'évolution qui s'étale sur un peu plus de cinq siècles. C'est également une période très ouverte vers le monde extérieur, comme la Crète et le Hatti. Par ailleurs, c'est de cette période que nous viennent les plus beaux témoignages architectaux comme le temple de Louxor,la Vallée des rois, la tombe de Séthi 1er, de Ramesséum, d'Abou Simbel, etc.





klais Le temple de Louxor









jalsiohe La Vallée des rois








Cette période commença par la fin du règne des Hyksôs qui occupaient la Basse-Égypte. Ce sont les révoltes des trois princes thébains qui mirent fin à l'occupation des Hyksôs en Égypte. C'est par leur expulsion et par l'unification de la Haute-Égypte et de la Basse-Égypte que commence le Nouvel Empire d'après les égyptologues.


Au début du Nouvel Empire, on note de grandes expensions (notamment vers l'Aie Mineure et la Nubie) qui amenèrent les frontières de l'Égypte du coeur de l'actuel Soudan jusqu'à un pays appelé Naharina. Le territoire de ce pays était tellement étendu que l'on dit que l'Égypte avait acquis une sorte de réputation mondiale!


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Références

http://blog.doctissimo.fr/php/blog/jardinsecret/images/Edfou.jpg

www.yanous.com/pratique/tourisme/img/Egypte.img/Louxor1.jpg

www.histophile.com/boutiqueEgypteArticle001-02-600x309.jpg

http://2terres.hautesavoie.net/vegypte/image/vroikv00.gif

http://www.encyclopedie.bseditions.fr/image/article/plan/EGNOEMPLANCNEMP001.jpg

Les systèmes de numération de la Grèce Antique

Au fil des siècles de l’Antiquité grecque, plusieurs systèmes de numération ont fait leur apparition. Il a été relativement facile de les retrouver puisqu'ils faisaient partie des inscriptions sur pierre, sur la poterie, sur des tablettes en glaise, ainsi que dans des sources littéraires.
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Parmi ceux-ci, deux furent principalement utilisés : le système acrophonique ou « attique » utilisé surtout à Athènes et le système alphabétique ou « ionique ». Ces deux systèmes se servaient surtout des entiers et ils utilisaient la base 10 comme notre système de numération.
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Le système acrophonique aurait vu le jour au VIe siècle av. J.-C. Il ressemble étrangement au système romain, seule la forme des signes diffère.





Le système alphabétique ou « ionique » aurait été utilisé dès le Ve siècle av. J.-C. et il aurait remplacé le système « attique » pour de bon au cours du IIIe siècle av. J.-C. L'alphabet grec traditionnel a 24 lettres alors que le système en nécessitait 27. Donc, les Grecs ont ajouté trois lettres additionnelles : le digamma (6), le qoppa (90) et le sampi (900). Leurs associations permettaient d'aller jusqu'à 999. Pour les milliers, les lettres correspondant aux unités sont à nouveau utilisées, mais elles sont accompagnées d'une apostrophe qui précède le chiffre (tableau 6). Le système change avec les dizaines de mille. Les Grecs ont recours à une lettre empruntée à la numération acrophonique, M. Cette dernière est surmontée d'une petite lettre (à valeur numérique) indique le nombre de dizaines de mille. Ainsi, M surmonté d'un petit alpha signifie 10 000, etc. (tableau 6). De la sorte, on évitait la confusion avec M = 40 (un autre moyen de distinction était d'écrire MU pour 10 000). Ce principe multiplicatif venant se lier sur une numération additive nous rappelle la numération acrophonique.

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lRéférences

Collette, J. 1973: "Histoire des mathématiques 1", Éditions du renouveau pédagogique, Ottawa, Canada.

Burton, D. 1991: "The history of mathematics. An introduction", Wm.C. Brown Publishers, Iowa, USA.

http://www.dma.ens.fr/culturemath/histoire%20des%20maths/htm/Verdan/Verdan.htm


http://users.hol.gr/~helen/index.files/chiffresgrecs.htm


http://www.diffusion.ens.fr/archeo/rech/folder.2006-11-21.2131063934/folder.2006-11-21.6108798656/figure7.jpg/view







Géographie de la Grèce antique

Avant de débuter, il est important de bien situer la Grèce ancienne en comparaison avec la Grèce actuelle. La Grèce ancienne était plus étendue que la Grèce actuelle. Elle s'étendait tout autour de la mer Égée: Grèce d'Europe, Grèce des Iles et Grèce d'Asie. Par contre, la Grèce ancienne ne s'étend pas aussi loin que la Grèce actuelle: elle s'arrête au golfe d'Ambracie et au mont Olympe.




La Grèce est un pays dont les montagnes occupent environ 80% du territoire. Le Pinde forme l'ossature principale et les autres sommets les plus connus sont l'Olympe, le Parnasse, le Taygète et l'Ida. En plus des montagnes, au fil des siècles, la Grèce a connu des catastrophes volcaniques qui ont englouti le continent de la mer Égée. Avec tous ces obstacles, la Grèce est un pays aux communications terrestres difficiles, ce qui explique en partie, l'indépendance des différentes cités grecques.
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La Grèce est aussi considéré comme un pays maritime à cause des golfes et de ses îles. Dû au nombre de golfes présents, la mer est partout présente. En fait, tous les endroits de la Grèce sont à moins de 100 km de l'une des mers.
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Les sols entourant la mer Égée n'offrent pas une fertilité aussi bonne que ceux de la Mésapotamie et de la vallée du Nil. La terre est pierreuse et elle ne permet pas de cultiver des céréales et des légumes. Par contre, cette même terre est idéale pour la culture de la vigne et de l'olivier qui ne sont pas autant affectés par le climat aride. Dans l'Antiquité, l'huile d'olive et le vin sont très appréciés et les Grecs sont amenés à développer un commerce maritime qui leur sera profitable. Néanmoins, quelques endroits pouvaient exploiter une terre plus propice à la culture de légumes et de céréales. Cependant, les moins chanceux devaient se tourner vers ce que la mer leur apportait (pêche, sel) dans le but de l'exploiter au maximum.
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Références
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Hanes. W. 1997: "Civilisation occidentale. Continuité et changements", Éditions Études Vivantes.
Cerfaux, L., Houssiau, P. et Michaux, M. 1970: "L'antiquité /le proche-orient, la grèce", Casterman.

dimanche 27 janvier 2008

3) Le Moyen Âge tardif

Les 14e et 15e siècles sont définis par des guerres, des famines et des épidémies. Avec toutes les contradictions et les valeurs de la société de l’époque, certains conflits vont faire surface. Dans les églises, il y a contradiction dans la quête de pouvoir et de richesses et en même temps être à la recherche de la pauvreté évangélique. De plus, la construction des États est aussi la cause de conflits entre nations.

a) Conflits dans l’Église

Pendant un certain temps, les croisés ont réussi à s’installer et à garder la ville de Jérusalem en leur possession. Il y a même des ordres de chevaliers qui sont mis en place pour protéger cette Terre Sainte contre certains envahisseurs. Cependant, ce n’est pas ces ordres ni les chevaliers qui sont venus les aider lors de la deuxième croisade qui a pu arrêter la résistance musulmane. Les musulmans, qui avaient comme chef Saladin, ont réussi à reprendre possession de Jérusalem. Des levées de fonds et des propagandes publiques permettent en 1190-1191 une troisième croisade pour essayer de reprendre encore une fois la ville de Jérusalem. Par contre, ils ne réussissent pas à reprendre du terrain et c’est ce qui termine l’entreprise des croisades, puisque les gens commencent à les trouver coûteuses, inutiles et bien peu chrétiennes.

Deux nouvelles religions sont créées, le catharisme et les vaudois. Les cathares ont des croyances semblables aux chrétiens, mais eux rendent inutiles l’Église, le clergé et les sacrements. Donc, les évêques et la papauté ont dû réagir et ils ont mis sur pied une croisade locale contre ces infidèles hérétiques, mais avec des moyens très sauvages. En effet, l’Église abuse de son tribunal mis en place pour lutter contre les cathares, elle va même jusqu’à utiliser la torture. Avec toutes ces persécutions, le catharisme va disparaître lentement.

François d’Assise, fils d’un riche marchand italien, renonce à sa fortune pour mener une vie de pauvreté, comme la réforme et les nouvelles religions le voulaient. Par contre, comparativement aux cathares et aux vaudois, il se soumet aux pressions de l’Église et accepte de fonder un ordre religieux qui connaît un essor fulgurant, les franciscains. Durant tout le 13e et le 14e siècle, l’exigence de pauvreté soulève plusieurs interrogations et de débats. Les gens s’interrogent et il y en a même qui dénonce la légitimité des richesses de l’Église, car à cette époque, le pape, les évêques et les monastères gèrent de grandes fortunes et mènent un train de vie de riches. C’est pourquoi les nouveaux ordres, franciscains et dominicains qui prônent le renoncement des richesses, connaissent un grand succès. Cependant, ils sont tellement populaires, qu’ils reçoivent beaucoup de donations et sont pris eux aussi avec des problèmes de richesse.

À cette période dans l’histoire, il y a le grand Schisme d’Occident. Le Schisme représente une longue période de division dans l’Église, puisqu’il y a deux papes. Il y a le nouveau pape dans la ville d’Avignon élu par un petit groupe de papes qui se sont réfugiés là et celui de Rome. Ils multiplient les promesses et récompenses à leurs fidèles pour rester en place. Certaines personnes, lorsqu’ils ont vu que même les têtes dirigeantes ne s’entendent pas, ont décidé de réunir des fidèles et de commencer la réforme. Ils ont commencé, à l’aide d’un concile, par restaurer un pape unique situé à Rome.

b) La fin du développement

Entre 1280 et 1340, la population plafonne et les ressources agricoles n’arrivent plus à suivre le rythme des naissances. De plus, les gens ne peuvent plus continuer les défrichements, car l’espace cultivé ne peut plus s’étendre surtout s’ils veulent garder un petit peu de forêts pour la chasse. La solution qu’ils ont trouvée pour loger tout le monde, est de diviser les terres, mais là aussi il y a des limites. Effectivement, la croissance de population a créé un surpeuplement des campagnes et l’exiguïté des territoires. En plus, il y a aussi les caprices du climat qui n’aide vraiment pas la production. En effet, les températures refroidissent et il suffit alors de quelques années de suite de froid et de fortes pluies pour compromettre les récoltes. À cause de ces mauvaises récoltes dans les campagnes et l’augmentation des prix des céréales, les gens passent de la malnutrition à la famine qui fait des milliers de décès. Ils deviennent endettés et condamnés à la pauvreté et certains parfois à l’errance. De surcroît, la peste noire arrive par les rats des navires et elle est mortelle dans presque tous les cas. Les populations ne savent pas comment réagir à cette nouvelle maladie. Toutefois, les médecins de l’époque ont la rapidité d’esprit d’isoler les malades, brûler leurs vêtements et leurs biens personnels ainsi que de trouver un endroit à la campagne où l’air est moins contaminé que celui de la ville ou du village. La maladie frappe toutes les sphères de la société et fait elle aussi plusieurs millions de victimes. Certaines personnes croient que ce mal est dû à la colère divine et d’autres essayent de trouver des coupables et pointent du doigt les juifs. Il persiste un climat d’insécurité.

À partir du 13e siècle des tensions en lien avec les inégalités sociales, ressortent. Ce sont surtout les artisans exclus du pouvoir, mais pas nécessairement pauvres, qui manifestent. En France, les paysans massacrent des nobles et brûlent leur château. Dans les années 1380, les pauvres des villes prennent les armes dans plusieurs régions et un programme de lutte contre les excès des seigneurs, des grands officiers royaux et même de l’Église se crée. Certains vont plus loin et prônent même la mise en commun des biens, une abolition de la pyramide des pouvoirs et une suppression des propriétés de l’Église.

De 1337 à 1453, la France et l’Angleterre s’affrontent dans une guerre nommée la guerre de Cent ans. Cette guerre a débuté lorsque le roi d’Angleterre mentionne qu’il possède certains territoires français et qu’il veut prendre la succession des rois de France, car celle-ci éprouve des problèmes sur ce plan avec les enfants de Philippe le Bel. En effet, les trois frères règnent pendant 14 ans, mais ne laissent aucun descendant masculin direct. Donc, Édouard 3 d’Angleterre, petit-fils de Philippe le Bel par sa mère, prétend alors hériter de la couronne royale française. C’est alors que se déclenche la guerre avec parfois des défaites humiliantes pour la France. La guerre se déroule pratiquement toujours en territoire français et les dégâts matériels sont très importants. En plus, la France est en même temps déchirée intérieurement par une guerre civile. Par contre, une personnalité forte, Jeanne d’Arc, solidifie la volonté de résistance des Français puis de reconquête territoriale. Elle a été envoyée au bûcher, mais ça n’a fait qu’accélérer cet effort. Finalement, la reconstitution de la paix interne permet de redresser la politique et le point de vue militaire de la France. Malheureusement, ce n’est pas seulement la France et l’Angleterre qui sont en guerre. Effectivement, d’autres pays se disputent aussi des territoires et des successions. Les villages qui sont mal protégés disparaissent et c’est seulement ceux qui étaient fortifiés et les forteresses qui sont capables de résister aux assauts. Pour la guerre, les chevaliers portent maintenant des armures de métal.

c) La reconstruction

Durant le 15e siècle, les gens commencent à reconstruire l’Europe. La population voit une autre croissance et les survivants retrouvent des territoires qui sont moins encombrés par le surplus de gens. Pour remettre la production en route, les populations innovent partout. On voit une diversification des horizons qui transforme la culture créée par les Carolingiens et qui prépare la Renaissance.

Tannés par le contrôle des évêques sur l’enseignement et pour avoir une indépendance par rapport aux magistrats urbains, les écoliers s’organisent en corporations d’enseignants et d’étudiants et se donnent des statuts pour gérer les cours, les manuels, les examens et même leur tenue vestimentaire. De plus, à cette époque, il y a une augmentation de nouveaux établissements qui offrent des enseignements diversifiés comme les arts, la théologie, la médecine, mais c’est le droit qui attire le plus grand nombre de personnes, puisque les emplois dans ce domaine sont nombreux. Les maîtres, Oxford et Roger Bacon, s’intéressent aux sciences et mettent en place les premières bases de la méthode expérimentale. En plus, les universitaires innovent partout. Ils utilisent les livres et l’écriture, compilent des dictionnaires, index et catalogues et rédigent aussi des manuels ou des aide-mémoire.

Dans la cour du roi, les troubadours et les trouvères content des histoires d’amours ou d’aventures qui ont souvent un fond de légendes transmises oralement. Les récits d’aventures relatent en particulier les prouesses de Charlemagne, du roi Arthur, du prophète Merlin et des preux chevaliers comme Perceval ou Lancelot. Ces histoires ont été réécrites et adaptées dans plusieurs langues et on les lit encore aujourd’hui. Au dernier siècle du Moyen Âge, l’entourage des rois devient de plus en plus un endroit de culture intellectuel. À cette période, «un roi ignorant est comme un âne couronné». De plus, plusieurs thèmes différents prennent naissance en littérature et se répandent dans toute l’Europe. Une explosion de créativité se propage dans tous les domaines. Les gens lisent davantage, ce qui démontre l’alphabétisation caractéristique de la fin du Moyen Âge. Il y a seulement l’Église qui reste fidèle au latin à cette période. Puis finalement, l’apparition du papier, permet de multiplier à bon prix les écritures.


Source:
Hébert Michel, Le Moyen Âge


Images:
ledonjondehoudan.free.fr/v3/exposition/tortures/tortures.htm
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2) L'âge féodal

Avec la fin de l’État carolingien, les rois exercent encore leur pouvoir, mais ils sont concurrencés par les seigneurs des châteaux. Pour éviter d’être dépendante des rois et des seigneurs, l’Église doit éviter de prendre position dans les conflits entre laïcs. Cependant, c’est trop difficile et la situation amène une réforme d’une très grande ampleur.

a) Système féodal

L’État s’effondre à cause des faiblesses internes de l’Empire carolingien, mais le pouvoir du roi a toujours de l’importance. Le démembrement de la société unie de Charlemagne crée une lignée de royaumes. De plus, avec la diminution de la surveillance exercée sur les agents représentant la royauté dans les régions locales, ceux-ci en profitent pour prendre le contrôle de la justice, des finances et du commandement militaire de leur territoire, mais pour leur profit personnel. Ils utilisent aussi leur droit de rassembler une armée pour le roi afin de l’utiliser comme garnison personnelle. En effet, ils veulent se protéger contre les tentatives d’expansion de leurs voisins ainsi que de garder le contrôle sur les hommes qui sont à leur service. Ils s’approprient aussi le droit de battre la monnaie de même que la surveillance et l’entretien des routes publiques. Ces agents en quête de pouvoir trouvent même de nombreux prétextes pour prélever des impôts, ils veulent faire de l’argent sur le dos des autres. Par contre, vers la fin du 11e siècle, les paysans mieux équipés ont décidé de leur barrer la route et de leur imposer des limites. Malheureusement, avec toutes ces taxations, le peuple à beaucoup moins d’argent et pendant les décennies qui entourent l’an Mille, les biens sont maintenant saisis ou vendus à cause des endettements et rendus par la suite en raison d’un paiement d’un droit. Ces manquements aux droits de la personne causent une diminution de la valeur des paysans sur le plan juridique.

Seigneurs et vassaux

Les seigneurs dans les campagnes se construisent de nouveaux types de forteresses, les mottes, ancêtres des châteaux forts. Ces mottes sont gardées par des dizaines d’hommes provenant de la famille du seigneur ou des familles de cavaliers associés au seigneur. Ces hommes sont des vassaux qui sont étroitement liés avec le seigneur par un serment de fidélité. La base du système féodal est fondée sur l’engagement étroit entre deux hommes libres s’appuyant sur la foi de l’un envers l’autre. Donc, le vassal offre au seigneur son aide militaire de même que monétaire par la suite. En échange, ce dernier entretient son vassal en lui donnant un fief ainsi qu’en lui donnant sa protection et sa justice. Le fief est une partie de terre appartenant au seigneur qui est le prix que ce dernier paye pour la foi et la fidélité du vassal. Ce lien n’est pas automatiquement perpétué avec les descendants des vassaux, mais les seigneurs offrent leur pouvoir à leur progéniture. Toutefois, on ne divise plus les parts du commandement à tous les enfants, mais seulement au premier-né. De plus, on évite de donner le pouvoir aux femmes, sinon, ils se dépêchaient de leur trouver un mari pour prendre soin des biens familiaux. Les mariages deviennent alors des affaires de pouvoir et d’alliances familiales. À cette époque beaucoup d’enfants sont envoyés dans les églises ou au cloître pour ne pas alourdir la succession familiale. On retrouve les rapports de féodalité sur toutes les sphères de la société. Effectivement, tous les rapports de dépendance et de hiérarchie sont régis par un serment de type féodal. Apparaît alors tout un système de pyramides qui démontre les dépendances. L’Église a, quant à elle, échappé à ce système.

b) L’Église grégorienne

Les gens de l’âge féodal ne sont pas encore tous assimilés au christianisme. En effet, certains plus superstitieux utilisent encore des pratiques païennes comme les rites de fertilité et de fécondité, les usages de préparations à base de plantes médicinales et cueillettes nocturnes sous la pleine lune. Ces pratiques inquiètent les gens de l’Église qui n’acceptent pas ces méthodes et condamnent les gens les utilisant. Cependant, quelques-uns poursuivent ces rites et se font reprocher d’être de connivence avec le diable d’où proviennent les accusations de sorcelleries. Après quelque temps, l’Église se retrouve prise dans le mouvement de féodalisation, car depuis la prise de pouvoir des Carolingiens, les rois ont pris l’habitude de régner avec le soutien des évêques, donc ils contrôlaient leur nomination. Maintenant, avec la fin de l’ordre carolingien, les gens de l’Église sont soumis aux mêmes contraintes que les laïcs. Ils doivent être sous l’influence des rois, user de stratégies familiales pour perpétuer leurs charges et les accroître en faisant des ventes, des échanges ou même des agressions militaires. Ces interventions ne sont pas vraiment évangéliques et en plus, ils transgressent les trois vœux du clergé qui sont la pauvreté, l’obéissance et la chasteté. Au 11e siècle, une menace de réforme plane pour remettre l’Église sur la bonne voie en lien avec les vœux premiers. Dans cette idée, un monastère bénédictin est créé dans le but de louanger la grandeur de Dieu et de l’Église seulement et ces monastères échapperont à l’emprise des seigneurs et des ecclésiastiques. Un grand nombre de penseurs indépendants et en désaccord avec les principes des évêques de leur temps, vivent dans ces installations. De grandes perturbations se déroulent à l’extérieur des monastères dans les villes, car les clercs formés dans les écoles sont envoyés au bûcher pour condamner ouvertement les richesses, les abus et les pouvoirs de l’Église. Dans un même temps, les gens se mettent à croire au renouveau du millénarisme qui est un courant de pensée disant qu’il y aura un millénaire de bonheur et de perfection sur terre avant la fin du monde.

c) La réforme grégorienne

Dans cette réforme il y a deux grands pôles de changements. Il y a la situation de l’Église par rapport à celle des laïcs et la situation du pape. On voit à cette période une condamnation des ventes ou des achats des possessions ecclésiastiques ou à la transmission de celles-ci par héritage ou par stratégies familiales. Donc, la lignée des évêques de père en fils ou d’oncle en neveu est maintenant terminée. Finalement, les évêques et les abbés sont élus par les clercs ou par la cour pontificale. Ils seront choisis par leurs qualités chrétiennes ou par leur fidélité au pape et non par leur lien de parenté avec les hauts placés de la société. De plus, pour empêcher le lignage dans les fondations de l’Église, ils remettent la règle de célibat des prêtres. Pour le pape, on forme un collège de cardinaux parmi les principaux évêques pour élire un nouveau pape lorsque le précédent est décédé. Dans les monastères, on veut retourner aux sources et ne plus avoir à faire avec la richesse et la puissance des établissements traditionnels, mais valoriser les valeurs de la solitude, du travail et du silence.

d) Mouvements de paix

Les évêques se réunissent en conciles locaux et décident de mettre des limites aux usages de la violence dans les rapports entre les gens. Donc, ils interdirent les armes et la violence dans les lieux religieux et l’usage de la force contre les gens qui ne portent pas d’armes. Vers la fin du 11e siècle, les idées de paix triomphent sur l’ensemble de l’Europe occidentale. Les églises et les cimetières deviennent les positions centrales des paroisses. On voit aussi à ce moment, la fondation d’hospices, de léproseries et des maisons Dieu qui sont des refuges, mais pas encore considérés comme des hôpitaux modernes.

e) L’ordre dans la société

La société est organisée sous forme de pyramide. En haut nous retrouvons les clercs qui ont encore de grands pouvoirs, dans le milieu il y a les guerriers qui sont les chevaliers et finalement dans le bas, se regroupent les paysans. Même s’il y a une certaine hiérarchie, les gens travaillent quand même ensemble. Les clercs prient pour tous, les guerriers protègent les autres et les paysans les aident à se nourrir. Par contre, les femmes n’ont plus aucun pouvoir. Effectivement, elles peuvent prendre partie dans l’ordre public que par le biais de leur famille où elles doivent autorité à leur mari. Tout ceci à cause des hommes d’Église qui ont décidé de les rabaisser pour ne pas être tentés par elles.

f) Les chevaliers

«Un chevalier est un cavalier, donc un homme qui combat à cheval pour le service de son chef et la garde de son château.» L’Église aime bien cette vision des chevaliers et décide de mettre cette idée de service et de combat dans une cause qui semble plus noble. Elle veut mettre des chevaliers au service de Dieu pour qu’ils combattent pour l’Église toujours dans l’institution de la paix. Ces hommes ont un entraînement militaire sous forme de compétitions sportives et leur éducation se termine par un enseignement chrétien.

g) La croisade

Au 11e siècle, les Turcs prennent possession de la Syrie et de la Palestine, dont plusieurs territoires importants comme la Terre Sainte. Le pape prône donc l’intervention des chrétiens par les armes et recrute des guerriers qui vont aller se battre sous le signe de la croix. Il promet aux combattants une rémission des pêchés pour ceux qui tomberont au combat. La croisade est un succès, après trois ans de difficultés comme la famine en particulier, Jérusalem tombe aux mains des croisés en 1099. Beaucoup de gens sont morts pour cette cause. Avec cette victoire, les papes sont maintenant en mesure de gérer la guerre et la paix, bref de s’ingérer dans les affaires de l’État. Il y eut d’autres croisades, qui par la suite, ont repris du terrain aux Arabes. Par contre, les musulmans organisent une résistance qui menace le royaume de Jérusalem. En Europe, le pape est en voie d’imposer son autorité partout, même à l’empereur germanique.
Sources:
Hébert Michel, Le Moyen Âge
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1) Le haut Moyen Âge

La destruction presque totale de la ville de Rome par des invasions de barbares marqua la fin de l’époque de l’Antiquité et le début du Moyen Âge. Par contre, ce n’est pas seulement ces invasions qui ont créé l’effondrement de l’Empire romain, mais aussi les différences culturelles retrouvées dans le secteur de l’administration et le secteur militaire qui ont établi un fossé politique. Il fut bientôt trop difficile de maîtriser toute la population et ses différences. Étant déchirée de l’intérieure, la civilisation romaine était donc plus fragile et ses forces militaires moins efficaces. Les barbares ont pu alors pénétrer plus facilement avec leurs assauts. De plus, durant cette période, les plus riches vont se diriger vers les campagnes et vont vivre avec les ressources de leur propriété. Il y aura aussi un changement de religion. En effet, la religion romaine traditionnelle ne répondait plus aux attentes des gens, ce qui permit au christianisme de se répandre très vite dans tout l’Empire. Finalement, les invasions barbares vont construire une nouvelle civilisation, celle que nous appelons médiévale.

a) Les invasions barbares

Les barbares sont des cavaliers nomades ou semi-nomades opposés aux Romains par leur religion, leur mode de vie et même par leur conception de la famille et du droit. Barbare est significatif d’étranger, donc tous ceux qui sont différents des Romains. Par contre, les groupes de barbares se ressemblent beaucoup. Ils ont pratiquement les mêmes religions, ils sont polythéistes et leurs structures familiales s’organisent autour d’un clan dont l’autorité est formée d’un chef pour chaque famille. Ils n’ont pas besoin de structures politique ou administrative, puisque l’ordre familial s’en charge. Cependant, la conquête de nouveaux territoires amène parfois certains conflits entre les familles. Donc, certains clans élisent un chef de guerre par ses qualités au combat. Son pouvoir est absolu sur le champ de bataille, mais prend fin lors des temps de paix. À un certain moment, coincées entre les Huns provenant d’Asie et les frontières romaines, des cohortes de barbares forcent les frontières déjà affaiblies par les différences culturelles pour venir s’installer en territoire romain. Par la suite, les Huns et d’autres groupes de barbares en ont profité. Ils ne veulent pas tout détruire, mais la plupart veulent seulement s’établir et profiter de la paix et des richesses de l’Empire. Ils s’intègrent et veulent même s’approprier les valeurs de la civilisation romaine. Pour leur part, les Romains veulent les assimiler en leur offrant des terres et des revenus en échange de leur participation à la protection du territoire. Ils donnent même le droit à certains peuples de se gouverner tout en prélevant des impôts pour le trésor impérial et aussi pour protéger leur territoire. Malheureusement, avec l’expansion de ces nouvelles organisations, les anciennes structures étouffent et elles finissent par laisser toute la place aux nouvelles. On voit donc la fin de la hiérarchie romaine et le commencement de nouvelles structures toujours peuplées en majorité par des Romains, mais gouvernées par des aristocrates germaniques (barbares). La conception d’État est nouvelle pour ces derniers. Les chefs de guerre sont maintenant élus en permanence pour veiller au bon fonctionnement. Toutefois, ces nouveaux royaumes sont fragiles à cause du jeu des héritages, des alliances et des guerres entre frères et sœurs pour la succession. Par contre, le souvenir d’un Empire romain et la religion chrétienne subsistent.

b) L’Église chrétienne

Entre le 4e et le 7e siècle, l’Église chrétienne se structure par l’établissement d’une doctrine universellement adoptée, par la mention du pape de Rome comme le pape suprême et par la construction de communautés locales comme les diocèses et les paroisses. La doctrine est basée sur la Bible et les évangiles, mais la complexité de ces livres amène les gens à en faire différentes interprétations qui sont même parfois contradictoires. Pour remédier à la situation, certains évêques ont décidé de donner un sens aux textes considérés comme sacrés en les réécrivant. Ces œuvres ont permis de faire taire toutes les fausses interprétations et chasser de l’Église ceux qui les répandaient; les hérétiques. Puisque l’évêque actuel de Rome est le descendant de Pierre, celui à qui Jésus a demandé de bâtir son église, il confirme donc son autorité et certains évêques le reconnaissent même comme l’autorité suprême. Le roi des Francs, Clovis, adhère à la religion chrétienne et crée la tradition d’une lignée de rois très chrétiens. Pour les autres rois, il fallut que le pape Grégoire le Grand les convaincre d’y adhérer. Toutefois, ce qui fortifia vraiment l’existence de l’Église fut le réseau dense des petites communautés locales des croyants. À cette époque, les évêques s’établissent dans les villes principales puis chacun érige son palais et son église. Ces derniers et les moines, qui vivent en retrait de la société, décident alors d’évangéliser les masses dans une œuvre missionnaire. Donc, du 4e jusqu’au 9e siècle, on voit la religion chrétienne pénétrée dans toutes les sphères de la société.

c) Migrations vers les campagnes

À ce moment de l’histoire, il y a un déclin et disparition parfois même totale de la vie urbaine. La production locale des domaines ruraux remplace les importations de luxes. La monnaie en or et en argent cesse de circuler pratiquement partout et les échanges se font désormais par troc. Les grands propriétaires des campagnes tentent de diversifier leurs productions de ressources pour répondre à leurs besoins, parce qu’ils ne veulent plus faire affaire avec les commerçants. Apparaissent alors les exploitations et les transports entre les domaines. L’exploitation de la terre commence lorsque les hommes libres et les esclaves doivent payer leurs redevances au maître en journée de travail. Chaque domaine comprend deux parties : la réserve qui est cultivée par les esclaves non chassés du propriétaire et les manses qui sont de petites exploitations pas toutes également subdivisées, moyennant redevance par les paysans libres ou les esclaves chassés. Il n’y avait pas une très grande différence entre les situations économiques des hommes libres et des esclaves, ce qui les amena à se marier entre eux. Ces mariages effaceront complètement le statut d’esclave. À l’époque des Romains, la plupart des citoyens savaient lire, écrire, parler en public et maîtriser un minimum de connaissances juridiques. Donc, ils avaient des écoles qui enseignaient les sept arts libéraux. Cependant, la migration des gens vers les campagnes a fait en sorte que ces structures ne sont maintenant plus fréquentées. Quelques grands propriétaires et rois créent alors des écoles où un maître donne des enseignements rudimentaires aux enfants des aristocrates laïques. Il y a aussi dans certains monastères, des moines tournés vers les études qui se sont donnés comme but de conserver la culture et la langue de l’Antiquité. Ainsi prennent naissance des écoles monastiques et des ateliers de copie. Les barbares germaniques sont venus enrichir et apporter de nouvelles choses à la culture classique. En effet, maintenant l’oralité prédomine. Ce n’est par contre plus la langue latine classique qui prédomine à cause de la diversité ethnique qui existe. Toutefois, le latin oral persiste et deviendra selon l’influence des différentes régions l’italien, l’espagnol et le français. C’est à cette époque (au 8e siècle) qu’apparaît une dynastie conquérante, celle des Carolingiens dont le chef est Charlemagne.

d) Le règne de Charlemagne

Le royaume des barbares francs est le plus puissant et le plus gros des royaumes barbares. Par contre, ils ont plusieurs problèmes de partage des territoires entre les descendants des rois. En 751, le roi en place est détrôné par Pépin le Bref qui fonde une nouvelle dynastie royale, celle des Carolingiens. À sa mort, son seul survivant était Charlemagne qui hérita seul de son royaume. Ayant de grands talents en tant que comandant et n’ayant pas de rivale interne, il put mettre le peuple franc à son service pour rechercher des richesses et le pouvoir du continent entier. Charlemagne remporte beaucoup de victoires et acquiert beaucoup de puissance en exerçant sa domination jusqu’aux portes de Rome. Il va même jusqu’à arrêter l’avancée des Arabes. Il trouve une façon de bien organiser les pays soumis avec des fonctionnaires royaux qui représentent le pouvoir fiscal, militaire et judiciaire du roi dans leur partie de pays. De plus, pour vérifier que ces fonctionnaires font bien leur travail, il envoie des hommes de confiance. Puis, pour être en mesure de bien contrôler tout son territoire, il fait revivre l’Empire romain et prend le trône. Charlemagne était croyant et en devenant un empereur chrétien, il sera un très bon allié de la papauté. Vu que son but est de faire revivre l’Empire romain, il fonde dans son palais une sorte d’université ou d’académie, où il attire tous les plus grands esprits de l’époque qui eux aussi veulent renouer avec la grandeur de Rome. Il veut aussi faire recopier les anciens manuscrits pour les faire rajeunir. Donc, il encourage et multiplie les ateliers monastiques où les copistes s’occuperont de cette tâche. Il crée pour eux une écriture uniforme et extrêmement lisible, la lettre caroline et ressuscite le latin classique. Vu que cette langue était morte depuis un moment, il doit alors former les clercs des églises, éduquer les enfants de l’aristocratie et leur enseigner les lettres nécessaires, parce qu’il voulait faire renaître aussi l’écriture. Un réseau d’écoles a été créé dans tout l’Empire où on y enseigne encore les sept arts libéraux. Son but général avec tout ceci est de restaurer l’ancien Empire et unifier les cultures ainsi que les religions pour que ce soit plus facile de gouverner. C’est sûr qu’il n’est pas le seul à avoir pensé à tous ça, mais ça plus grande réussite est d’avoir su s’entourer des bonnes personnes. Malheureusement, avant sa mort ce fut de plus en plus difficile de gérer les ambitions personnelles et locales des aristocrates à son service. De plus, il n’a jamais réglé le problème de succession des Francs et le partage de son territoire à ses 3 petits fils créera la fin de son rêve impérial unitaire. C’est avec cette séparation du territoire qu’on peut voir la première esquisse de la géographie de l’Europe moderne. À l’extérieur du continent, de nouvelles invasions s’annoncent, mais Otton 1er le Grand réussira à les arrêter. À cause de cette victoire, il se permet de revendiquer la couronne impériale carolingienne et un nouvel Empire allemand naît. Cependant, la faiblesse interne de cet Empire et les assauts externes font en sorte qu’il s’écroule comme celui des Romains. L’Europe se retrouve écartelée en petits centres de pouvoir et les deux grandes puissances qui peuvent essayer de réclamer le gouvernement universel sont l’empereur germanique et le pape. C’est la lutte de pouvoir entre ces deux institutions qui caractérise surtout la période suivante; l’âge féodal.


Images:
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Source:
Hébert Michel, Le Moyen Âge

vendredi 25 janvier 2008

Einstein et le vingtième siècle


Qu’est-ce que les réalisations d’Einstein ont apporté à la technologie du vingtième siècle?


On ne peut pas parler de science physique sans mentionner les grandes réalisations d’Einstein qui ont apporté de grandes innovations au vingtième siècle. Einstein a joué un rôle central dans la création des trois théories physiques fondamentales qui ont vu le jour au vingtième siècle : Relativité restreinte, Relativité générale et Théorie quantique. D'ailleurs, les travaux d’Einstein en Physique statistique ont apporté des contributions fondamentales au développement de cette discipline. La loi de l’effet photoélectrique, formulée par Einstein, est à la base de multiples phénomènes d’interaction électron-photon : ouverture automatique de portes, allumage automatique des lumières quand il fait sombre, contrôle de la densité de tonnerre dans les photocopieuses, détermination du temps d’exposition pour appareils photos, détecteur d’alcool dans l’haleine, photomultiplicateurs dans les caméras de télévision, cellules photovoltaïques pour transformer la lumière du soleil en électricité afin de faire fonctionner des ampoules électriques, des calculettes, l’appareillage dans les satellites ou les tracteurs sur Mars. En 1916, Einstein a donné des explications non seulement à l’émission et à l’absorption spontanées du rayonnement par les atomes, mais aussi au mécanisme dit de l’émission induite. C’est à partir de là que les lasers ont été découverts. Sans eux, on n’a pas aujourd’hui de lecteurs de DVD ni de CD! Le 29 mai 1919, une éclipse totale du soleil, dans l’hémisphère sud, donne l’occasion, aux scientifiques britanniques, de vérifier la théorie de la relativité générale qui prédisait que les rayons lumineux provenant d’étoiles lointaines seraient déviés s’ils passaient aux abords du soleil. Après approfondissement des données, les scientifiques britanniques ont annoncé au début du mois de novembre que les observations de mai confirment les prédictions d’Einstein. C’est alors qu’Einstein devient une vedette mondialement connue.

jeudi 24 janvier 2008

7) Le Zéro et les Mayas

** Petite correction d'une capsule précédente**:
Voici le lien ou j'ai peut-être reçu une mauvaise information: http://prophetie-mayas2007.sosblog.fr/EAE-b1/Maya-Mathematiques-Calendrier-b1-p4.htm
Sur ce site, on mentionne que les mayas auraient inventé le zéro bien avant les indiens ou les arabes. J'ai toutefois poussé un peu les recherches et de façon générale voici les informations que j'ai recueillies à ce sujet (qui semble controversé):

Les Mayas n'ont pas été les premiers à introduire le zéro, mais ils en ont compris la valeur et l'utilité avant bien des peuples qui n'avaient même pas connaissance de son existence! Par exemple, à la même époque, les européens éprouvaient des difficultés avec le système numérique romain (I, V, X, L, M) puisqu'il ne comportait pas de zéro. Le système numérique maya comportait également un autre avantage que les européens n'avaient pas: ses chiffres n'étaient pas purement symboliques. Ils étaient en lien direct avec le nombre d'item à représenter.

De plus, certains chercheurs s'entendent pour dire que les mayas utilisaient 2 zéros bien distincts.

- L'un était dit ordinal (pour signaler le départ ou l'arrivée d'un cycle). Il semblerait qu'il servait surtout à noter les premiers jours du mois dans le calendrier Haab.

- L'autre étiat dit cardinal (pour souligner la complétude ou l'accomplissement). Il semblerait que ce zéro en était un de position comme dans la forme décimale.

Il semblerait donc qu'il n'employait pas la notion du chiffre vide comme les arabes. La découverte de ces deux zéros distincts viendraient du fait qu'il existait deux façons de le noter. Soit par un coquillage ou couteau d'obsidienne, soit par une demie fleur à quatre pétales.

Tout ce sujet semble controversé, car plusieurs sites se contredisent....

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Références:

http://etnomatematica.univalle.edu.co/articulos/cauty2.pdf

http://prophetie-mayas2007.sosblog.fr/EAE-b1/Maya-Mathematiques-Calendrier-b1-p4.htm

http://fr.wikipedia.org/wiki/Num%C3%A9ration_maya