dimanche 27 janvier 2008

3) Le Moyen Âge tardif

Les 14e et 15e siècles sont définis par des guerres, des famines et des épidémies. Avec toutes les contradictions et les valeurs de la société de l’époque, certains conflits vont faire surface. Dans les églises, il y a contradiction dans la quête de pouvoir et de richesses et en même temps être à la recherche de la pauvreté évangélique. De plus, la construction des États est aussi la cause de conflits entre nations.

a) Conflits dans l’Église

Pendant un certain temps, les croisés ont réussi à s’installer et à garder la ville de Jérusalem en leur possession. Il y a même des ordres de chevaliers qui sont mis en place pour protéger cette Terre Sainte contre certains envahisseurs. Cependant, ce n’est pas ces ordres ni les chevaliers qui sont venus les aider lors de la deuxième croisade qui a pu arrêter la résistance musulmane. Les musulmans, qui avaient comme chef Saladin, ont réussi à reprendre possession de Jérusalem. Des levées de fonds et des propagandes publiques permettent en 1190-1191 une troisième croisade pour essayer de reprendre encore une fois la ville de Jérusalem. Par contre, ils ne réussissent pas à reprendre du terrain et c’est ce qui termine l’entreprise des croisades, puisque les gens commencent à les trouver coûteuses, inutiles et bien peu chrétiennes.

Deux nouvelles religions sont créées, le catharisme et les vaudois. Les cathares ont des croyances semblables aux chrétiens, mais eux rendent inutiles l’Église, le clergé et les sacrements. Donc, les évêques et la papauté ont dû réagir et ils ont mis sur pied une croisade locale contre ces infidèles hérétiques, mais avec des moyens très sauvages. En effet, l’Église abuse de son tribunal mis en place pour lutter contre les cathares, elle va même jusqu’à utiliser la torture. Avec toutes ces persécutions, le catharisme va disparaître lentement.

François d’Assise, fils d’un riche marchand italien, renonce à sa fortune pour mener une vie de pauvreté, comme la réforme et les nouvelles religions le voulaient. Par contre, comparativement aux cathares et aux vaudois, il se soumet aux pressions de l’Église et accepte de fonder un ordre religieux qui connaît un essor fulgurant, les franciscains. Durant tout le 13e et le 14e siècle, l’exigence de pauvreté soulève plusieurs interrogations et de débats. Les gens s’interrogent et il y en a même qui dénonce la légitimité des richesses de l’Église, car à cette époque, le pape, les évêques et les monastères gèrent de grandes fortunes et mènent un train de vie de riches. C’est pourquoi les nouveaux ordres, franciscains et dominicains qui prônent le renoncement des richesses, connaissent un grand succès. Cependant, ils sont tellement populaires, qu’ils reçoivent beaucoup de donations et sont pris eux aussi avec des problèmes de richesse.

À cette période dans l’histoire, il y a le grand Schisme d’Occident. Le Schisme représente une longue période de division dans l’Église, puisqu’il y a deux papes. Il y a le nouveau pape dans la ville d’Avignon élu par un petit groupe de papes qui se sont réfugiés là et celui de Rome. Ils multiplient les promesses et récompenses à leurs fidèles pour rester en place. Certaines personnes, lorsqu’ils ont vu que même les têtes dirigeantes ne s’entendent pas, ont décidé de réunir des fidèles et de commencer la réforme. Ils ont commencé, à l’aide d’un concile, par restaurer un pape unique situé à Rome.

b) La fin du développement

Entre 1280 et 1340, la population plafonne et les ressources agricoles n’arrivent plus à suivre le rythme des naissances. De plus, les gens ne peuvent plus continuer les défrichements, car l’espace cultivé ne peut plus s’étendre surtout s’ils veulent garder un petit peu de forêts pour la chasse. La solution qu’ils ont trouvée pour loger tout le monde, est de diviser les terres, mais là aussi il y a des limites. Effectivement, la croissance de population a créé un surpeuplement des campagnes et l’exiguïté des territoires. En plus, il y a aussi les caprices du climat qui n’aide vraiment pas la production. En effet, les températures refroidissent et il suffit alors de quelques années de suite de froid et de fortes pluies pour compromettre les récoltes. À cause de ces mauvaises récoltes dans les campagnes et l’augmentation des prix des céréales, les gens passent de la malnutrition à la famine qui fait des milliers de décès. Ils deviennent endettés et condamnés à la pauvreté et certains parfois à l’errance. De surcroît, la peste noire arrive par les rats des navires et elle est mortelle dans presque tous les cas. Les populations ne savent pas comment réagir à cette nouvelle maladie. Toutefois, les médecins de l’époque ont la rapidité d’esprit d’isoler les malades, brûler leurs vêtements et leurs biens personnels ainsi que de trouver un endroit à la campagne où l’air est moins contaminé que celui de la ville ou du village. La maladie frappe toutes les sphères de la société et fait elle aussi plusieurs millions de victimes. Certaines personnes croient que ce mal est dû à la colère divine et d’autres essayent de trouver des coupables et pointent du doigt les juifs. Il persiste un climat d’insécurité.

À partir du 13e siècle des tensions en lien avec les inégalités sociales, ressortent. Ce sont surtout les artisans exclus du pouvoir, mais pas nécessairement pauvres, qui manifestent. En France, les paysans massacrent des nobles et brûlent leur château. Dans les années 1380, les pauvres des villes prennent les armes dans plusieurs régions et un programme de lutte contre les excès des seigneurs, des grands officiers royaux et même de l’Église se crée. Certains vont plus loin et prônent même la mise en commun des biens, une abolition de la pyramide des pouvoirs et une suppression des propriétés de l’Église.

De 1337 à 1453, la France et l’Angleterre s’affrontent dans une guerre nommée la guerre de Cent ans. Cette guerre a débuté lorsque le roi d’Angleterre mentionne qu’il possède certains territoires français et qu’il veut prendre la succession des rois de France, car celle-ci éprouve des problèmes sur ce plan avec les enfants de Philippe le Bel. En effet, les trois frères règnent pendant 14 ans, mais ne laissent aucun descendant masculin direct. Donc, Édouard 3 d’Angleterre, petit-fils de Philippe le Bel par sa mère, prétend alors hériter de la couronne royale française. C’est alors que se déclenche la guerre avec parfois des défaites humiliantes pour la France. La guerre se déroule pratiquement toujours en territoire français et les dégâts matériels sont très importants. En plus, la France est en même temps déchirée intérieurement par une guerre civile. Par contre, une personnalité forte, Jeanne d’Arc, solidifie la volonté de résistance des Français puis de reconquête territoriale. Elle a été envoyée au bûcher, mais ça n’a fait qu’accélérer cet effort. Finalement, la reconstitution de la paix interne permet de redresser la politique et le point de vue militaire de la France. Malheureusement, ce n’est pas seulement la France et l’Angleterre qui sont en guerre. Effectivement, d’autres pays se disputent aussi des territoires et des successions. Les villages qui sont mal protégés disparaissent et c’est seulement ceux qui étaient fortifiés et les forteresses qui sont capables de résister aux assauts. Pour la guerre, les chevaliers portent maintenant des armures de métal.

c) La reconstruction

Durant le 15e siècle, les gens commencent à reconstruire l’Europe. La population voit une autre croissance et les survivants retrouvent des territoires qui sont moins encombrés par le surplus de gens. Pour remettre la production en route, les populations innovent partout. On voit une diversification des horizons qui transforme la culture créée par les Carolingiens et qui prépare la Renaissance.

Tannés par le contrôle des évêques sur l’enseignement et pour avoir une indépendance par rapport aux magistrats urbains, les écoliers s’organisent en corporations d’enseignants et d’étudiants et se donnent des statuts pour gérer les cours, les manuels, les examens et même leur tenue vestimentaire. De plus, à cette époque, il y a une augmentation de nouveaux établissements qui offrent des enseignements diversifiés comme les arts, la théologie, la médecine, mais c’est le droit qui attire le plus grand nombre de personnes, puisque les emplois dans ce domaine sont nombreux. Les maîtres, Oxford et Roger Bacon, s’intéressent aux sciences et mettent en place les premières bases de la méthode expérimentale. En plus, les universitaires innovent partout. Ils utilisent les livres et l’écriture, compilent des dictionnaires, index et catalogues et rédigent aussi des manuels ou des aide-mémoire.

Dans la cour du roi, les troubadours et les trouvères content des histoires d’amours ou d’aventures qui ont souvent un fond de légendes transmises oralement. Les récits d’aventures relatent en particulier les prouesses de Charlemagne, du roi Arthur, du prophète Merlin et des preux chevaliers comme Perceval ou Lancelot. Ces histoires ont été réécrites et adaptées dans plusieurs langues et on les lit encore aujourd’hui. Au dernier siècle du Moyen Âge, l’entourage des rois devient de plus en plus un endroit de culture intellectuel. À cette période, «un roi ignorant est comme un âne couronné». De plus, plusieurs thèmes différents prennent naissance en littérature et se répandent dans toute l’Europe. Une explosion de créativité se propage dans tous les domaines. Les gens lisent davantage, ce qui démontre l’alphabétisation caractéristique de la fin du Moyen Âge. Il y a seulement l’Église qui reste fidèle au latin à cette période. Puis finalement, l’apparition du papier, permet de multiplier à bon prix les écritures.


Source:
Hébert Michel, Le Moyen Âge


Images:
ledonjondehoudan.free.fr/v3/exposition/tortures/tortures.htm
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