mercredi 6 février 2008

La philosophie chez les Grecs

Ses origines

La tradition veut que le premier philosophe grec soit Thalès de Milet. Ce dernier ainsi que d'autres philosophes, s'appuyant sur les études astronomiques et mathématiques, s'intéressent à tout ce qui concerne la nature de l'univers, qu'ils ont nommée le cosmos.

Thalès, en quête d'une explication raisonnable de la formation du monde, a réfléchi longuement et il conclut que l'eau est la substance originelle ou l'élément générateur de tout ce qui existe dans l'univers. De cette conclusion, il refuse toute explication fondée sur des causes divines et il appuie son point en insistant que toute chose dans la nature doit être expliquée par des causes naturelles.

Un autre philosophe connu, Pythagore, explique l'univers comme étant fondé sur des relations numériques et qu'il peut être compris, décrit et mesuré par les mathématiques. Dans la même lignée, Parménide applique à la philosophie de Pythagore et il avance qu'un raisonnement philosophique doit être logique pour être vrai, donc sans contradictions.

Démocrite (460-370 av. J.-C.) part des idées de Parménide et élabore sa pensée en développant davantage sa logique. Il propose une description de l'univers unissant à la fois logique et mathématique. En reprenant tous les grands principes des premiers philosophes et en les combinant, il prétend que l'univers est constitué d'un nombre infini d'atomes qui flottent sans fin dans un espace vide. Finalement, sa théorie atomique dit que toute chose est formée par la collision et la combinaison d'atomes. Il y avait alors une certaine vision de ce que les scientifiques de nos jours appellent le "Big Bang".
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Les sophistes

Les deux principaux représentants sont Protagoras, venu de Thrace (480-408) et Gorgias, de Sicile (487-380). La pensée philosophique n’est plus fondée sur la construction du cosmos, expliquant l’univers : les sophistes mettent l’homme au centre de leur réflexion. Ainsi Protagoras peut dire : « L’homme est la mesure de toutes choses. », c’est-à-dire que la connaissance et l’expérience du monde dépendent des individus et varient avec leur jugement. Donc la véritable connaissance des choses se révèle impossible. Il ne s’agit pas pour eux de rechercher une vérité essentielle, mais ce qui peut en avoir l’apparence par le raisonnement. Cette conception débouche sur un relativisme de pensée, dont un versant est l’humanisme et l’autre le scepticisme.
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Les philosophes socratiques
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Socrate, n’ayant rien écrit sur sa pensée et sa vie, il n'est connu qu’à travers les œuvres de trois auteurs. Comme les sophistes, Socrate se détourne de la recherche sur la construction de l’Univers, la jugeant inutile : son intérêt se porte sur le seul objet d’étude qui soit à la portée de l’esprit humain : l’homme, c’est-à-dire la nature humaine en général et l’être humain en particulier. Sa méthode d’investigation est celle d’un incessant questionneur, passant au crible de l’interrogation toutes les habitudes de pensée ; mettant ainsi son interlocuteur face à ses contradictions et ses limites et lui montrant que la vraie sagesse consiste à reconnaître dans un premier temps son ignorance.
Platon était davantage promis à une carrière politique qu’à la recherche philosophique. Ce fut la rencontre avec Socrate, lors de sa vingtième année, qui, semble-t-il, décida définitivement de l’orientation de sa vie. Grande figure philosophique, avec Aristote, du IV° siècle, Platon est un théoricien, contrairement à son admirable maître. Peut-être suspect comme disciple de Socrate qu’il avait suivi pendant huit ans, en tout cas bouleversé par sa mort, il quitta Athènes en –395 et n’y revint qu’en –387 pour y fonder dans le jardin de l’Académie une école où en même temps que la philosophie étaient enseignées les disciplines fondamentales, dont la mathématique.
Aristote est né en Thrace en -384. Tôt dans sa vie, il a développé le goût pour les sciences concrètes. Mais c’est à Athènes qu’il décida de parfaire son éducation en suivant pendant vingt ans l’enseignement de Platon. Il devient un de ses élèves préférés et montra un goût profond pour l’acquisition de vastes connaissances, à tel point que Platon le surnommait « le liseur » et lui confia plus tard l’enseignement de la rhétorique. Aristote fut profondément influencé par la philosophie de Platon et son système se définit par rapport à celui de Platon, y compris dans ses oppositions, car les deux hommes avaient des tempéraments et des démarches opposés. Son œuvre était importante, mais les traités destinés à la publication sont perdus ; il ne nous reste que les notes de cours et les exposés à usage interne. Cela explique la difficulté pour connaître l’œuvre véritable d’Aristote. Ce dernier, de tempérament pragmatique, essaya de classer et de décrire rigoureusement tous les champs de la connaissance, inaugurant ainsi la démarche encyclopédique. Chose nouvelle dans l’histoire des connaissances, il distingue nettement les différentes sciences jusque là confondues dans la philosophie.
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Références
Travis Hanes III, W. 1997: Civilisation occidentale. Continuité et changements, Éditions Études Vivantes, Laval, Québec.

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